Dans un documentaire « une équipe de rêve », cette footballeuse hors du commun fait découvrir son parcours atypique dans l’équipe des Samoa.
Jaiyah Saelua, 27 ans, est le premier joueur de football transgenre, reconnu par la Fifa, à avoir disputé un match de qualification à une Coupe du monde. « Ce que j'aime, c'est la montée d'adrénaline quand je fais un tacle appuyé, mais toujours propre. » dit-elle.
Ce documentaire réalisé par Mike Brett et Steve Jamison est sorti en juin 2015. Il met en lumière la passion des joueurs de cet archipel océanien pour le football et les valeurs qu'ils véhiculent. Jaiyah Saelua appartient à cette équipe de foot ouvertement transgenre dans une compétition internationale. Né sous le nom de Johnny, Jaiyah a disputé un match qualificatif de Coupe du monde en 2014. Une victoire historique des Samoa longtemps considérés comme la « pire équipe de football » de l’histoire en raison de ses mauvais résultats.
Dans ce documentaire, l’on découvre une réalité loin de nos mœurs : le concept de fa’afafine propre à la culture aux îles Samoa, aux îles Tonga ou en Polynésie française. Très lié au rôle et à l’identité sexuelle, il se traduit par le fait qu’un garçon peut être élevé en tant que fille dans une famille avec trop d'enfants mâles.
Jaiyah a reçu une éducation de fille. Au journal L’équipe, elle expliquait : « Chez nous, quand les garçons naissent dans des familles où il y a trop de mâles, l’un ou plusieurs d’entre nous sont choisis par les parents pour être éduqués comme des filles et s’occuper ainsi, entre autres, des tâches ménagères. ».
Une fa’afafine est née homme mais se sent profondément femme. Comme une femme trans, certes, mais il faut noter une différence. « Une fa’afafine peut décider de vivre comme une femme mais elle peut aussi choisir de revenir à un sexe original », explique Françoise Douaire-Maursaudon dans une interview au Huffpost. Selon la spécialiste des questions de sexes et de genres, « Elle peut donc être ce qu'on appellerait un travesti. » Un homme peut donc, s'il le souhaite, devenir une fa’afafine mais cette décision n'est pas irréversible.
Par ailleurs, les fa’afafines qui choisissent de le rester se rapprochent plus des femmes trans telles qu'on les connaît en occident, bien que ce soit un concept à part, qui varie d'ailleurs selon les régions de Polynésie. Dans un entretien à 20 Minutes, Jaiyah Saelua insiste sur le fait que chez les Samoa, « le mot Fa’afafine a un sens très positif (...) Historiquement, ils sont vus comme un genre supérieur aux femmes et aux hommes, presque comme des demi-dieux ».