Depuis des années, ce village d’environ 800 habitants manque un centre de santé public. Cette question sanitaire préoccupe de plus en plus les femmes de ce village. Au quotidien, elles font face à un accès difficile aux soins médicaux. Face à cette situation pénible qui expose leur vie et celles de leurs familles à la mort, ces femmes demandent aux autorités publiques de construire un centre de santé qui leur permettra de bénéficier pleinement de leur droit à la santé .
Les populations de kitengué, un village situé à 9 km de Brazzaville dans le district de l’île M’bamou sur le fleuve Congo, manquent une structure sanitaire. Cette situation qui perdure inquiète les femmes de cette localité qui pour se faire soigner, parcourentt des kilomètres sur le fleuve Congo. « Quand nous sommes malades, nous nous rendons au poste de santé de Loubassa, un village voisin, pour se faire soigner. Lorsque la situation est grave, nous effectuons le déplacement vers Brazzaville ou la République démocratique du Congo », se lamente Philomène. Comme cette dernière, la plupart des femmes de ce village ne supportent plus cette condition pénible qui ruine leurs économies. « À cause du manque d’un hôpital dans notre village, Aujourd’hui, nous dépensons beaucoup d’argent pour les frais de transport et dans les cabinets médicaux privés d’ici. Dans ces derniers, les soins qui nous sont administrés coûtent vraiment très chers. Dernièrement, j’ai dépensé 50 .OOO FCFA pour le traitement de la fièvre typhoïde. Cependant ce traitement n’était pas efficace. Je n’étais pas guérie. Pour ma santé, j’étais obligée d’aller en RDC où j’ai reçu des meilleurs soins. Vraiment l’absence d’un dispensaire est une situation qui expose les populations de cette localité aux risques et périls de leur vie », explique jeanne avec une mine triste.
Il faut souligner que l’absence d’hôpital dans cette localité rend difficile la condition de la femme enceinte qui ne bénéficie pas d'un suivi de grossese. Faute d’une maternité, ces dernières sollicitent souvent les services des accoucheuses traditionnelles pendant l'accouchement. Des accoucheuses qui ne sont pas outillées usent des pratiques dangereuses. « Nous faisons accoucher des femmes ici sans trousseau médical. Ni alcool, ni médicament. Nous utilisons juste une lame de gillette pour couper le cordon ombilical», précise Malonga Flore, une accoucheuse traditionnelle. Et d'ajouter :« Lorsque ces enfants naissent, ils passent beaucoup de mois avant de se faire vacciner». D'où « Nous insistons auprès des autorités publiques de nous construire un dispensaire sur place pour nous permettre d’accèder aux soins sans parcourir de longues distances sur le fleuve », a souligné Rosine, une habitante de Kitengue.
Notons que les populations de ce village Kitengué, hormis le droit à la santé revendiqué par les femmes, ne jouissent pas pleinement de leur droit à l'éducation en témoigne le manque du cycle scolaire complet.