Ces jeunes font partie des fleuristes qui sont situés le long de l’avenue Germain Bikoumat, à l’entrée principale de Radio Congo Pointe-Noire, à côté de l’immeuble Les Palmiers. Ils sont fiers de gagner leur vie à partir de ce métier.
Arnaud Dekanga et Charmand Masseo entretiennent des pépinières de fleurs depuis 6 ans pour l’un et 5 ans pour l’autre. Ils collaborent très bien avec leurs collègues qui exercent la même activité au quotidien.
Le site où ils pratiquent leur métier est riche en couleur et attire chaque jour l’admiration des passants par la qualité et la beauté des fleurs de toutes marques. Le rôle de ces pépiniéristes consiste entre autres à cultiver des plants jusqu'à ce qu'ils atteignent le stade où ils peuvent être transplantés ou commercialisés. Ils travaillent sans relâche, et traquent les parasites. Ils taillent, arrosent, désherbent, protègent les semis et traitent les plantes contre les maladies.
L’autre aspect du travail de pépiniériste consiste à recevoir des commandes et vendre les végétaux. Ils conseillent les clients, en fonction de leurs goûts et leur indiquent les soins à donner aux plantes, tenant compte des conditions climatiques. Des tâches qui exigent une intelligence pratique, une habileté manuelle, un sens d’observation et, bien entendu, une passion pour les plantes : arbustes, plantes ornementales, fleurs. Le pépiniériste travaille en plein air et dans des positions souvent inconfortables. Les produits qu’ils manipulent sont fréquemment toxiques ou allergiques (herbicides, insecticides…). C’est un vrai métier de la nature avec ses contraintes.
En effet, malgré certaines difficultés, Arnaud Dekanga et Charmant Masseo travaillent sans relâche pour gagner leur vie. «J’aime ce métier de fleuriste parce que je m’en sors très bien financièrement et je n’ai rien à envier à un fonctionnaire », a indiqué Arnaud Dekanga, remerciant son formateur, maitre Jonh qui a donné un sens à sa vie.
De son côté, Charmand Masseo a lui aussi indiqué que, tout travail qui procure un gain, est bon. « J'exerce ce métier avec passion et j'y trouve mon compte financièrement. Depuis mon enfance j’aimais les fleurs et sur le terrain j’ai constaté qu’économiquement il est rentable. Je paye mon loyer, la scolarité des enfants, et je vie grâce à ça », s’est-il rejoui.
Charmand Masseo souligne que le prix d’une plante varie selon sa capacité et ses vertus. C’est comme au marché, chaque poisson à son prix et cela dépend de sa valeur. Ainsi le gain journalier peut varier entre 20 000 et 50 000 F CFA. D’après lui, les clients actuels sont en majorité des Congolais. « Les étrangers ne viennent plus nombreux. Certains achètent pour l’ornement des bureaux et d’autres pour leur parcelle », a-t-il précisé.
Selon lui : « Toutes les fleurs n’ont pas les mêmes vertus, mais, il faut les connaitre avant d’en acheter. Il y a des fleurs qui sont porte-bonheurs, d’autres porte-malheurs, certaines encore anti-sorcier, d’autres anti-serpent et anti-foudre. Nous ne pouvons jamais conseiller à un client d’acheter une fleur qui va lui apporter les mouches dans la maison par exemple. Donc, nous leur conseillons par rapport à leurs préférences ». Le fleuriste a ensuite lancé un appel aux jeunes qui trainent dans les coins de la ville en passant leur temps à discuter sur les débats politiques, à se joindre à eux. « Le chemin d’avenir dont on parle c'est d’abord des initiatives personnelles. Il faut travailler parce que même les écritures Saintes nous enseignent qu’il faut marquer le pas avant que Dieu n’intervienne », a martelé Charmand Masseo.
Odile Mbatchi invite les jeunes filles à aimer le métier des fleurs
A quelques mètres des pépinières de Arnaud et Charmand, sur l’autre côté de l’Avenue en diagonale de l’immeuble Les Palmiers qui abrite le bureau des Dépêches de Brazzaville, Odile Mbatchi exerce le même métier à côté de son époux depuis 2008. Elle explique comment elle s'y prend. « Quand nous travaillons, nous rassemblons la terre noire, les sachets, les engrais et les vitamines pour traiter les fleurs. Après, le trillage de la terre, nous mélangeons toutes ses composantes avant le planting. Nous faisons le bouturage de certaines plantes et pour d’autres, nous semons les graines ».
Comme ces deux jeunes, Odile a martelé que le pépiniériste c’est un bon métier, mais les difficultés ne manquent pas. « Le métier de jardinage des fleurs nécessite l’eau et nous avons la chance d’être à côté de ce grand collecteur qui se jette sur l’océan atlantique qui nous permet d’avoir l’eau 24heures sur 24 ». Elle a aussi appelé les jeunes garçons et filles à venir se joindre à eux : «Nous avons besoin des jeunes qui peuvent venir nous prêter mains fortes dans l’entretien, l’arrosage ou dans la plantation, ils auront des primes en fin de journée », a promis Odile Mbatchi.
Répondant à la question de savoir si elle arrive à concilier ses deux rôles, à savoir : d’épouse à la maison et de fleuriste à côté de son mari, Odile Mbatchi répond : « Comme toute femme mariée travailleuse, avant de quitter la maison à 8heures, j’accomplis mes tâches ménagères, je m’occupe des enfants qui vont à l’école et après je viens au jardin jusqu’à 15heures, l'heure à laquelle nous rentrons à la maison ».