Jeanne Madzouka : « nous militons pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et leur santé »

Onglets principaux

Vendredi, Avril 22, 2016 - 10:00

Depuis 16 ans,  cette technicienne biologiste multiplie des nouvelles stratégies pour éduquer et sensibiliser les populations communautaires sur les questions de santé publique. Objectif :  amener les populations à changer leur comportement vis-à-vis de l'environnement sanitaire. Malgré de nombreux efforts, son action est limitée par le manque de financement et  l'absence de matériel. Dans une interview aux Dépêches de Brazzaville, Jeanne Madzouka a dit sa détermination d’aller jusqu’ au bout de son ambition.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Depuis 2008 vous présidez aux  destinées de l’Association Action Santé – développement. Peut-on savoir les différentes activités que vous menez au sein de cette structure  sanitaire ?

Jeanne Madzouka (JM) : La stratégie fondamentale de cette association c’est l’éducation.  Nous faisons de l’appui conseil médical.  Pour mieux  éduquer les populations sur les questions sanitaires,  nous avons  créé  un centre d’éducation et de prévention  en santé  communautaire dans le 7è arrondissement Mfilou. Par le moyen de la sensibilisation, nous militons pour contribuer à l’amélioration  des conditions de vie des populations ainsi que leur santé. Nous donnons des conseils sur les questions de santé. Nous éduquons des populations qui ont besoin des informations sur des diverses maladies comme le paludisme, le diabète, l’hypertension, la drépanocytose  et  nous éduquons aussi des jeunes filles sur l’hygiène corporelle et  environnementale. 

LDB : Cela fait déjà 16 ans depuis que vous  menez la  lutte  pour  la promotion des questions de santé  des communautés.  Peut-on savoir  quelles sont  les actions  que vous  avez eu à  mener ?

 JM : J’ai réalisé plusieurs actions qui ont donné satisfaction aux populations. J’ai travaillé   dans le programme action halte  propagation du VIH/Sida  et  MST. Ce travail m’a beaucoup intéressé et m’a donné l’envie d’être proche des malades pour leur donner plus d’informations sur des questions sanitaires. J’ai également travaillé avec Azur Développement comme consultante sur des questions  liées au  paludisme et au  droit à la santé. Nous avons travaillé avec l’organisation pour la promotion des productions africaines où nous avons initié une garderie et un centre de santé  pour prendre en charge les enfants à bas âge. Aujourd’hui, c’est grâce à nos conseils que certaines malades ont changé leur comportement sanitaire.

LDB : Votre bataille consiste à informer et éduquer les populations communautaires sur des questions de santé dans le but de les emmener à un changement de comportement. Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?

JM : Notre action de promouvoir la santé communautaire est freinée par le manque  des ressources  humaines. Puisque dans le domaine  social, nous  ne sommes pas nombreux à nous sacrifier pour mener cette bataille. Il nous manque aussi les ressources matérielles pour organiser de grandes communications. Comme par exemple concevoir les dépliants pour  distribuer aux populations. Les moyens financiers  nous manquent  aussi pour  élaborer des programmes d’éducation après enquêtes menées suites à nos consultations. Actuellement,  nous  faisons de l’auto financement  pour rendre des divers services aux populations. Au début nous avons commencé à organiser  des journées de sensibilisation  sur le paludisme. Faute des moyens  financiers nous  avons dû arrêter cette action.

LDB : Vous  persistez dans cette bataille, malgré les conditions rudes dans lesquelles vous travaillez. Pourquoi cette détermination ?

JM : C’est  seulement la mort qui nous  séparera de notre action, celle de  contribuer à la sensibilisation des communautés aux problèmes de santé.  Parce que, la promotion de la santé c’est la stratégie qui donne  aux communautés les moyens et les connaissances pour préserver le mieux vivre. Nous n’allons pas nous arrêter  malgré les difficultés. Nous continuerons à militer  jusqu’à ce que nous allons atteindre  notre objectif.

 

 

 

Flaure Elysee TCHICAYA
Légendes et crédits photo : 
Jeanne Madzouka ; CP/DR
Notification: 
Non