Depuis 16 ans, cette technicienne biologiste multiplie des nouvelles stratégies pour éduquer et sensibiliser les populations communautaires sur les questions de santé publique. Objectif : amener les populations à changer leur comportement vis-à-vis de l'environnement sanitaire. Malgré de nombreux efforts, son action est limitée par le manque de financement et l'absence de matériel. Dans une interview aux Dépêches de Brazzaville, Jeanne Madzouka a dit sa détermination d’aller jusqu’ au bout de son ambition.
Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Depuis 2008 vous présidez aux destinées de l’Association Action Santé – développement. Peut-on savoir les différentes activités que vous menez au sein de cette structure sanitaire ?
Jeanne Madzouka (JM) : La stratégie fondamentale de cette association c’est l’éducation. Nous faisons de l’appui conseil médical. Pour mieux éduquer les populations sur les questions sanitaires, nous avons créé un centre d’éducation et de prévention en santé communautaire dans le 7è arrondissement Mfilou. Par le moyen de la sensibilisation, nous militons pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations ainsi que leur santé. Nous donnons des conseils sur les questions de santé. Nous éduquons des populations qui ont besoin des informations sur des diverses maladies comme le paludisme, le diabète, l’hypertension, la drépanocytose et nous éduquons aussi des jeunes filles sur l’hygiène corporelle et environnementale.
LDB : Cela fait déjà 16 ans depuis que vous menez la lutte pour la promotion des questions de santé des communautés. Peut-on savoir quelles sont les actions que vous avez eu à mener ?
JM : J’ai réalisé plusieurs actions qui ont donné satisfaction aux populations. J’ai travaillé dans le programme action halte propagation du VIH/Sida et MST. Ce travail m’a beaucoup intéressé et m’a donné l’envie d’être proche des malades pour leur donner plus d’informations sur des questions sanitaires. J’ai également travaillé avec Azur Développement comme consultante sur des questions liées au paludisme et au droit à la santé. Nous avons travaillé avec l’organisation pour la promotion des productions africaines où nous avons initié une garderie et un centre de santé pour prendre en charge les enfants à bas âge. Aujourd’hui, c’est grâce à nos conseils que certaines malades ont changé leur comportement sanitaire.
LDB : Votre bataille consiste à informer et éduquer les populations communautaires sur des questions de santé dans le but de les emmener à un changement de comportement. Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontées ?
JM : Notre action de promouvoir la santé communautaire est freinée par le manque des ressources humaines. Puisque dans le domaine social, nous ne sommes pas nombreux à nous sacrifier pour mener cette bataille. Il nous manque aussi les ressources matérielles pour organiser de grandes communications. Comme par exemple concevoir les dépliants pour distribuer aux populations. Les moyens financiers nous manquent aussi pour élaborer des programmes d’éducation après enquêtes menées suites à nos consultations. Actuellement, nous faisons de l’auto financement pour rendre des divers services aux populations. Au début nous avons commencé à organiser des journées de sensibilisation sur le paludisme. Faute des moyens financiers nous avons dû arrêter cette action.
LDB : Vous persistez dans cette bataille, malgré les conditions rudes dans lesquelles vous travaillez. Pourquoi cette détermination ?
JM : C’est seulement la mort qui nous séparera de notre action, celle de contribuer à la sensibilisation des communautés aux problèmes de santé. Parce que, la promotion de la santé c’est la stratégie qui donne aux communautés les moyens et les connaissances pour préserver le mieux vivre. Nous n’allons pas nous arrêter malgré les difficultés. Nous continuerons à militer jusqu’à ce que nous allons atteindre notre objectif.