Ouganda / Santé : sensibiliser les populations les plus isolées

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Mercredi, Mai 18, 2016 - 12:45

Depuis des décennies, les indicateurs de l’Ouganda sur la mortalité et la morbidité maternelles et infantiles restent élevés. C’est pourquoi, dès 2001, le ministère de la Santé a mis en œuvre la stratégie « Village Health Team » (VHT). Objectif, veiller à ce que chaque village – même les plus reculés – puisse fournir à ses habitants des informations pratiques concernant notamment la vie sexuelle, la vaccination… Alors, depuis 15 ans, cette politique porte-t-elle ses fruits ? Reportage.

 

A une heure et demie à l’ouest de Kampala (capitale de l’Ouganda), dans le district de Mubende, se trouve le village de Ggambwa. C’est là que l’une des actions des VHT a été mise en place. Au milieu des bananiers, quelques cahutes ont vu le jour. Devant une guérite, en marge des habitations, sont posés quelques bancs et chaises en plastique. La chaleur sans doute, mais plus sûrement l’absence de bâtiments suffisamment spacieux encourage à organiser la réunion à l’extérieur.

Enseigner la contraception

Les sièges sont rapidement investis par une dizaine de femmes en quête d’information. Des femmes et… un seul homme. Margaret, 35 ans, est membre des VHT. Comme chacun des acteurs de ces « Villages de santé », elle est bénévole et a été choisie (et formée) parmi les membres de la communauté.

Aujourd’hui, elle est venue parler du planning familial. préservatif, pilule, implant… la contraception, les participantes connaissent, du moins en théorie, car en pratique seule une sur trois l’utilise. Et encore, bien souvent de façon empirique, en comptant les jours à l’aide d’un « collier contraceptif ». Chaque perle y représente un seul jour du cycle menstruel. Et les différentes couleurs du collier sont censées aider à mieux suivre ce cycle.

Margaret décrit tout en détail. On parle vasectomie, ligature des trompes… L’assemblée sourit, s’interroge… Concernant le stérilet par exemple, les questions fusent : « n’est ce pas contre nature de ne plus saigner ? ». Margaret tente de les rassurer.

Dans l’assistance, Florence, 44 ans, mariée, 4 enfants, se montre particulièrement curieuse. Les méthodes contraceptives, elle les comprend. Contrairement à pas mal de ses contemporaines, elle n’a pas opté pour une méthode « ancestrale ». Non. Elle s’est tournée vers un contraceptif injectable. Tous les 3 mois, les membres du VHT l’accompagnent dans sa démarche.

Destination Santé
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