Interview. Médard Empo : « Notre lutte a déjà produit des résultats probants dans la vie de ces populations »

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Vendredi, Décembre 16, 2016 - 11:45

Médard Empo est le président de l’Association action humanitaire pour les peuples autochtones (AAHPA). Une structure qui œuvre à Djambala, dans le département des plateaux, pour aider ces populations à sortir de la pauvreté. Pour atteindre ses objectifs, la structure multiplie diverses actions au quotidien pour venir en aide à ces populations qui vivent encore dans des conditions difficiles.  

Les Dépêches de Brazzaville : Vous êtes bantou, peut-on savoir d’où vous est venu l’idée de créer une association pour le bien être des peuples autochtones ?

Médard Empo : Lorsque je venais ici pendant les vacances et je voyais que mes frères autochtones souffraient beaucoup. En plus, ils étaient souvent discriminés. D’où l’idée de créer cette association.

LDB : Quelles sont les missions de votre association ?

ME : Nous les aidons à lutter contre la pauvreté car ils sont encore pauvres. Les enfants ne partaient pas à l’école. Les femmes ne se rendaient pas dans les hôpitaux. Elles se soignaient traditionnellement. C’était nécessaire de les aider à sortir de cette situation.

LDB : Votre structure existe depuis 2009. Est-ce que votre action a déjà donné des résultats ?

ME : Nous pensons que notre lutte a déjà produit des résultats probants dans la vie de ces populations. Les enfants ont maintenant des actes de naissance. Des filles apprennent dans les ateliers de couture et dans des salons de coiffure. Nous avons cinq hommes autochtones mécaniciens et plus de huit autochtones sont devenus  des menuisiers.

LDB : C’est un bel engagement. Quelles difficultés rencontrez-vous ?

ME : Nous rencontrons des difficultés avec ces populations dans la mesure où, malgré notre combat pour aider leurs enfants d’aller à l’école, les parents veulent toujours les emmener à la cueillette. Nous leur interdisons cela notamment en période scolaire. Mais c’est très difficile.

LDB : Que faire face à ce genre de difficultés ?

ME : La création des emplois peut être un facteur déterminant. C’est ce qui nous amène à négocier auprès des autorités publiques certains contrats. Nous avons signé un contrat avec le directeur de l’hôpital pour le nettoyage. Aujourd’hui, les femmes autochtones font le ménage et les hommes travaillent toute la journée.

LDB : Avez-vous un message à adresser aux autorités ?

ME : Nous sollicitons leur soutien financier. Car nous survivons grâce aux financements propres avec cent personnes environ à prendre en charge.

                                                                        

  

Flaure Elysée TCHICAYA
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