Né en 1960 à Conakry en Guinée, Cheick Fantamady Camara était l’un des réalisateurs les plus influents du continent africain. Auteur de deux longs métrages remarqués : « Il va pleuvoir sur Conakry », et « Morbayassa », sorti il y a deux ans, le cinéaste est décédé à Paris le 9 janvier à l’âge de 57 ans.
Cheick Fantamady Camara était de ces réalisateurs dont la signature a fortement impacté le 6e art en Afrique. Réalisateur, scénariste et producteur guinéen, Cheick Fantamady Camara a un peu moins de 40 ans quand il se forme à l'écriture de scénario et à la réalisation en France. Il suit en 1997 une formation à l'écriture de scénario à l'INA et en 1998 à la réalisation en 35 mm à l'Ecole nationale Louis Lumière.
Au début des années 2000, il réalise ses premiers courts-métrages avant de se lancer, en 2006, dans son premier long métrage, « Il va pleuvoir sur Conakry ». Le film a été porté par de talentueux acteurs et renforce le statut du réalisateur. Le succès est au rendez-vous permettant à Cheick Fantamady Camara de rafler une vingtaine de prix à travers le monde dont le Prix Ousmane Sembène (Khouribga 2008, Maroc).
En effet, « Il va pleuvoir sur Conakry » dépeint, à travers l’histoire d’un dessinateur, des travers de la société guinéenne contemporaine : extrémisme religieux, déchirement entre africanité et occidentalisation, remise en cause de traditions peu adaptées à la modernité. « Dans Il va pleuvoir sur Conakry, il avait introduit une démarche jeune qui donnait la parole aux jeunes », explique à RFI le critique Baba Diop. « C’était aussi une critique sociale, mais un divertissement - il faut le dire - avec bien sûr l’utilisation de la musique et de cette liberté de son actrice Tella. »
Si d’autres films constituent la filmographie du réalisateur, avec notamment des courts métrages salué, vers la fin de sa vie Cheick Fantamady Camara mettra quatre ans à financer son deuxième long métrage, Morbayassa. Selon RFI, cette course à l'argent l'avait épuisé. «Quand j'ai fait mon premier court métrage, on m'a applaudi. J'ai fait mon deuxième court métrage, et on me dit : "on attend ton premier long métrage". J'ai mon premier long métrage, on me dit : "on attend ton deuxième long métrage". J'ai eu l'impression qu'on allait continuer à m'attendre jusque dans la tombe ! Je ne savais pas que j'allais souffrir autant dans mon deuxième long métrage », lit-on sur le site de la radio du monde.
Dans Morbayssa, Cheick Fantamady Camara avait à nouveau fait appel au talent de la chanteuse et actrice Fatoumata Diawara. Elle incarnait une ex-prostituée à la recherche de sa fille. Morbayssa, le dernier cri de colère de Cheick Fantamady Camara, emblématique d'un renouveau du cinéma africain, selon Baba Diop, ancien président de la Fédération africaine des critiques de cinéma. Décédé alors que se prépare cette année, la 25e édition du Fespaco, le cinéaste guinéen s’est éteint après avoir longtemps combattu la maladie. En 2010, il débute à Dakar, au Sénégal, le tournage de son second long métrage "Morbayassa" (2015) avec les principaux acteurs de son précédent long métrage ainsi que Claire Simba.
En 2000, il réalise son premier court métrage "Konorofili" suivi de "Bé Kunko" en 2004. En 2006, il réalise son premier long métrage "Il va pleuvoir sur Conakry", primé par une vingtaine de prix
Le réalisateur guinéen, auteur de plusieurs films remarqués et engagés, était l'un des cinéastes les plus prometteurs du continent africain. Il est mort samedi à Paris à l'âge de 57 ans. Cheick Fantamady Camara était l’auteur de deux longs métrages remarqués : «Il va pleuvoir sur Conakry», prix RFI du public au Fespaco en 2007, et «Morbayassa», sorti il y a deux ans. Cheick Fantamady Camara disait : « Le cinéma que j'aime, c'est le cinéma divertissant et engagé. » Et il était parvenu à concilier les deux.
Cheick Fantamady Camara a un peu moins de 40 ans quand il se forme à l'écriture de scénario et à la réalisation, en France. Il réalise ses premiers courts métrages au début des années 2000, et en 2007, coup de maître avec Il va pleuvoir sur Conakry, premier long métrage, prix RFI du public au Fespaco, le festival panafricain du cinéma de Ouagadougou. Il va pleuvoir sur Conakry dénonce frontalement l'obscurantisme à travers l'histoire d'un dessinateur, un caricaturiste, que son père, un imam rigoriste, choisit pour lui succéder. « Dans ‘Il va pleuvoir sur Conakry’, il avait introduit une démarche jeune qui donnait la parole aux jeunes, explique à RFI le critique Baba Diop. C’était aussi une critique sociale, mais un divertissement - il faut le dire - avec bien sûr l’utilisation de la musique et de cette liberté de son actrice Tella.
Cheick Fantamady Camara mettra quatre ans à financer son deuxième long-métrage, Morbayassa. Cette course à l'argent l'avait épuisé : c'est ce qu'il nous confiait lors du dernier Fespaco à Ouagadougou. « Quand j'ai fait mon premier court-métrage, on m'a applaudi. J'ai fait mon deuxième court-métrage, et on me dit : "on attend ton premier long-métrage". J'ai mon premier long-métrage, on me dit : "on attend ton deuxième long-métrage". J'ai eu l'impression qu'on allait continuer à m'attendre jusque dans la tombe ! Je ne savais pas que j'allais souffrir autant dans mon deuxième long-métrage ».
Dans Morbayssa, Cheick Fantamady Camara avait à nouveau fait appel au talent de la chanteuse et actrice Fatoumata Diawara. Elle incarnait une ex-prostituée à la recherche de sa fille. Morbayssa, le dernier cri de colère de Cheick Fantamady Camara, emblématique d'un renouveau du cinéma africain, selon Baba Diop, ancien président de la Fédération africaine des critiques de cinéma. Insuffler une dynamique.
« Cheick Fantamady est un cinéaste qui a toujours réclamé une liberté dans sa manière de filmer, mais aussi une autonomie des films par rapport, effectivement, au financement classique, poursuit Baba Diop. Le cinéma africain, à chaque début de décennie en tout cas, apporte une cohorte de jeunes réalisateurs qui insufflent une dynamique au cinéma en Afrique, explique à RFI Baba Diop. Et Cheick Fantamady en fait partie. Et malheureusement il a disparu au moment où le cinéma guinéen avait beaucoup besoin de lui, puisque le cinéma guinéen commençait quand même à s’affirmer avec lui. On pouvait en tout cas avoir un réalisateur de pointe ».