La 51ème édition du Montreux Jazz festival qui s’ouvre ce vendredi offre un ancrage sur la musique noire américaine à travers de grandes voix de femmes : Lauryn Hill, Grace Jones, Solange Knowles, Erykah Badu
Mathieu Jaton, directeur du festival de la ville suisse créé en 1967, n'est pas peu fier de sa programmation, fruit « d'opportunités à saisir, de négociations parfois longues et de thématiques qui se construisent au fur et à mesure ». Des négociations qui ont rendu possible le concert d’Erikah Badu, considérée aujourd’hui comme « la grande prêtresse de la soul et est en train d'exploser aux Etats-Unis ». Le 11 juillet, sur la grande scène de l'auditorium Stravinski celle qui s’est révélée avec l'album « Baduizm » en 1997, partagera l'affiche avec Solange, soeur.
On notera également la présence de Grace Jones, ex-icône de la mode, photographiée notamment par Helmut Newton. Grace Jones est aussi « une grande voix et une amie de Montreux depuis très longtemps », souligne M. Jaton. Très rare, l'ex-James Bond Girl, interprète inoubliable de « La Vie en Rose », sera, elle en scène le 8 juillet, 5 ans après sa dernière apparition sur les rives du Léman.
Le chanteur de R&B américain Usher jouera quant à lui avec le tromboniste et trompettiste américain Troy Andrews surnommé Trombone Shorty. Autre association excitante, celle de Herbie Hancock, un historique de Montreux, avec le musicien pop canadien Chilly Gonzales, qui a notamment participé à l'album « Random Access Memories » du groupe français Daftpunk.
« On sent dans la programmation le soin mis à la composition des plateaux, construit avec une certaine idéologie », explique le jeune directeur du festival. Puis d’ajouter,
Autre soirée symptomatique de la volonté à la fois de pertinence et de risque artistique, celle qui accueille le 9 juillet Bryan Ferry, l'ex-chanteur de Roxy Music, passé de dandy à jazzy et Brian Wilson, aîné de la fratrie des Beach Boys. « On est allé chercher là la complémentarité dans l'histoire de la musique », résume M. Jaton.
Du côté du jazz, outre le Ramsey Lewis Quintet, Montreux peut s'enorgueillir de la visite de George Benson, un régulier qui fréquente presque tous les deux ans la Riviera suisse. Associé successivement à Diana Krall ou Elvis Costello, le guitariste le sera cette fois au trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf.