Dossier/ Me Mbemba, chef cuisinier à la maison des seniors de Mfilou: « Ici on fait une cuisine d’amour ! »

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Vendredi, Novembre 3, 2017 - 12:15

Chef cuisinier à la maison des seniors, Me Mbemba dirige un personnel constitué de trois aides-cuisinières. Formé au Meridien ou il y ressort (trois ans plus tard) avec un certificat de fin de stage attestant sa capacité de tenir les rênes d’une cuisine, il intègre, par la suite, l’hôtel Venus au centre-ville, en tant que cuisinier. Au sortir de là, il décide, avec un groupe d’amis, de créer l’Association des cuisiniers du Congo. Une initiative qui se révèle productive puisqu' un an plus tard, ils forment des élèves en cuisine et en service.  Loin de se reposer sur ses lauriers, Me Mbemba ouvre son restaurant à l’aéroport international Maya-Maya, mais pour des raisons qu’il n’a pas évoquées, il met les clés sous la porte et rejoint l’hôtel de l’aéroport en tant que chef cuisinier. Aujourd’hui, au service des personnes du troisième âge, il fait une tout autre cuisine, une gastronomie teintée d’affection, dit-il. Rencontre

Les Dépêches de Brazzaville: Comment se déroulent généralement vos journées ?

Me Mbemba : Je travaille par rapport à un planning que nous avons élaboré avec une diététicienne. Le matin, aux environs de 8h, on sert le petit déjeuner, à 13h, ils prennent leur déjeuner, et aux environs de 19 h, le diner. 

L.D.B.: En ce qui concerne la nutrition, tenez-vous compte des goûts des pensionnaires ou c’est en fonction d’un calendrier préétabli ?

Me.M. : Au départ, on préparait sans tenir compte des pathologies des pensionnaires. On s’est rendu compte qu’il y avait certains qui avaient le diabète, l'hypertension artérielle… Alors tous les pensionnaires ont été obligés de faire une visite médicale pour connaître leur état de santé. D’où la décision de changer le régime alimentaire. C’est ainsi que nous avons élaboré un calendrier en tenant compte des aliments que certains peuvent manger ou pas: ceux qui sont à modérer et ceux qui peuvent tous manger régulièrement. Par exemple, quand nous cuisinons le saka-saka, nous utilisons l’huile d’olive à la place l’huile de palme qui a trop de graisse. La viande, par exemple, ils n’en mangent qu’une fois par semaine; pour ce qui est des  cuisses de poulet, nous ôtons la peau et le désossons. En général, on accompagne ce plat avec des légumes, des carottes ou des pommes de terre. C'est la même chose au sujet du  petit déjeuner, on tient compte des pathologies des pensionnaires. Pour ceux qui souffrent de la tension artérielle et du diabète, par exemple, on leur sert le lait écrémé, le sucre spécial pour le petit déjeuner. Et pour les autres on leur sert le lait demi écrémé ou le lait entier (pas trop, parce que celui-ci contient aussi de la graisse). Le soir, on leur sert parfois de la bouillie de maïs avec des beignets, la bouillie de graine d’avoine, l’igname avec un peu de soupe, la banane plantain avec la soupe de pâte d’arachide. On s’efforce de varier les repas en tenant compte de l’aspect bio et à ce sujet, les fruits ne manquent jamais à  leur menu.

L.D.B.: Cela vous change des services des grands hôtels ?

Me M. : C’est vrai que cela n’a rien à avoir avec les grands hôtels, les restaurants haut standing ou encore les jeux olympiques de la cuisine. Ici, nous faisons une cuisine de cœur, d’amour….C’est une tout autre dimension de la gastronomie. C’est tout simplement l’envie de  partager et d’offrir sans pour autant attendre un bénéfice….Mais c’est vraiment  très gratifiant.

 

 

 

 

Berna Marty
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Photo: Maitre Mbemba à la maison des seniors
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