Etude : l'Ibuprofène serait nocif pour la fertilité masculine

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Mercredi, Janvier 10, 2018 - 10:30

Selon une étude réalisée auprès de sportifs et in vitro par des chercheurs français de l'Inserm et danois, des prises très régulières d'Ibuprofène, un médicament répandu contre la douleur ou la fièvre, pourraient être nocives pour la fertilité masculine.

Après avoir examiné trente et un sportifs âgés de 18 à 35 ans, les médecins ont attiré l’attention sur « la prise soutenue d'ibuprofène chez l'homme ».

L’anti-inflammatoire, très prisé de nombreux sportifs, serait à l’origine « des effets perturbateurs endocriniens sévères conduisant à un état appelé hypogonadisme compensé » chez les jeunes hommes. L'hypogonadisme compensé est un dérèglement dans le fonctionnement des testicules : un déficit en testostérone est contrebalancé par la suractivité d'autres hormones venues de l'hypophyse située à l'intérieur du crâne.

En effet, près de la moitié (quatorze) des hommes suivis dans l'étude publiée par la revue américaine PNAS ont pris ce médicament quotidiennement, et les autres (dix-sept) un placebo. Des manipulations in vitro, sur des testicules de sujets décédés qui étaient âgés en moyenne de 44 ans, ont, par ailleurs, confirmé l'effet nocif de l'ibuprofène.

Toutefois, l'étude laisse quelques questions importantes en suspens. L'effet persiste-t-il si la prise d'ibuprofène s'arrête ? Et chez un sujet sain et jeune, l'ibuprofène perturbe-t-il sur le long terme la production de spermatozoïdes ?

Selon un professeur britannique d'andrologie cité par Science Media Centre, Allan Pacey, si l'étude a des mérites, le lien avec une potentielle baisse de la fertilité reste « actuellement de l'ordre de la spéculation ». « J'exhorterais les hommes qui ont besoin de prendre de l'ibuprofène à continuer », a-t-il dit.

Pour Bernard Jégou de l’Inserm, « le but n'est pas d'alarmer la population. Il est de dire que des hommes jeunes, qui prennent beaucoup d'ibuprofène sur de longues périodes, méritent de savoir que cela provoque des déséquilibres hormonaux ».

En vente libre dans de nombreux pays, l’Ibuprofènne est connu sous de nombreuses appellations dont Advil, Antarène ou Nurofen.

 

 

Dona Élikia
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