Indispensable à la vie, l'eau est au cœur d’une sérieuse controverse à Brazzaville entre la société en charge de sa distribution et ses abonnés. Le défilé incessant des bidons à travers la ville, avec des consommateurs obligés de s’agglutiner devant les rares forages privés où souvent les problèmes d’électricité ralentissent le service de pompage dénote des dysfonctionnements de la structure.

Plus surprenant, aux récurrentes ruptures dans l'approvisionnement de ses clients, la compagnie achemine à échéance échue (chaque fin de mois en l’occurrence) des factures à la consommation quand bien même le précieux liquide est introuvable. Oui, dans certains quartiers de la capitale, l'eau coule à la pompe plus ou moins régulièrement ; dans d'autres par contre, peut-être les plus nombreux et à forte concentration humaine, le rythme ne suit pas.

A tous égards, la facturation devait tenir compte de la réalité décrite plus haut. Si de toutes les façons ne pas s'acquitter de ses factures de consommation d’eau et d'électricité est une forme d’incivisme, être tenu de payer ce que l'on n'a pas consommé relève de l'arnaque. Le secteur public de production, de transport et de distribution de l'eau aura tout à gagner en innovant sa relation avec ce partenaire qu'elle appelle affectueusement son « aimable clientèle ».

« Aimable clientèle » c’est sans doute vrai, on appréciera sa connotation bienveillante, mais le traitement qui lui est réservé est bien en deçà d’une telle considération. Unique opératrice dans le domaine, la bien nommée LCDE est incitée à améliorer ses prestations si elle veut regagner un peu de crédibilité et poursuivre avec succès son aventure commerciale commencée il y a des lustres.